mercredi 23 septembre 2015

Un sac en branches


Parce que même le meilleur matériel peut parfois faire défaut ou bien simplement pour le sport on peut être amené à devoir improviser un système de portage. Le sac à dos restant le système combinant le mieux répartition confortable de la charge et capacité d'emport pouvoir en fabriquer un, même de fortune, à partir de ce qu'on trouve autour de soi et dans son sac principal peut être pertinent et intéressant.
Dans cet exemple le matériel nécessaire sera :
*Branches
*Cordes
*Rondelles de chambre à air.
*Bâche.
*Tendeurs.
*Chaussettes.
*Mousqueton.
 
Tout d'abord il faut réunir quatre branches assez solides pour supporter plusieurs kilos d'équipements divers et résister aux sollicitations d'une marche (potentiellement sur terrain difficile). Ces branches seront placées en triangle avec la quatrième branche venant croiser la partie supérieure du triangle, parallèlement à celle de la base. 
La structure de cette claie improvisée tient grâce aux rondelles de chambres à air (récupérées sur les sangles d'un sac à dos par exemple).
 
On attache ensuite les cordes aux deux pointes de la base, avant de les faire passer derrière la branche horizontale du milieu (c'est plus clair avec les photos non ?) pour former des bretelles assez basses.

Les « bretelles » passent ensuite en haut de la claie et redescendent, faisant une boucle dans un mousqueton accroché à la branche centrale, avant de refaire le chemin inverse doublant chaque bretelle.
A ce stade on a donc une claie de portage improvisée totalement fonctionnelle, reste à la charger.
Duvet, hamac, bâche, kit feu, réchaud = matériel pour deux jours
Pour cela aucune limite autre que celles de l'imagination et de la physique.
Une première méthode consiste à emballer son matériel dans une bâche et à ficeler le tout à la claie avec des tendeurs.
Après ajout d'une gourde et d'un sac supplémentaire
On exploite ensuite l'espace restant de la claie pour rajouter gourde, médikit, poches externes... Bref tout ce qu'on veut garder à portée de main.
Une fois chargé, 8-10 kilos pour environ 40 L
 
Une seconde méthode implique, elle, de disposer de poches externes provenant d'un autre sac (par exemple de celui que vous avez éclaté dans les ronces 5 minutes plu tôt...) qu'on pourra fixer du mieux qu'on pourra sur la claie, la simple utilisation de poches MOLLE ou de sac F2 avec un peu de ficelle suffit à accrocher solidement la poche sur la claie.
Version légère équivalent à un sac de 30 Litres pour 5 kilos
 
Le confort étant spartiate il convient de rembourrer les bretelles en corde à l'aide de tissu, par exemple ses chaussettes de rechange.


 Ensuite, chaque élément du sac sert à installer le bivouac : les cordes servent à tenir un hamac, les tendeurs maintiennent la bâche qui remplace la tente. Bref rien n'est perdu si ce n'est l'armature en bois qui ne pèse que 500 grammes à peine.
 
"Rien ne se perd, tout se transforme"

Le lendemain matin quelques minutes suffisent à recréer la claie en refixant les cordes, mousqueton et chaussettes. Emballer le reste peut être plus long dans le cas d'un sac en bâche mais rien de bien gênant.

Ainsi on peut porter sur ce genre de « sac » plus de 8 kilos pendant deux jours à travers bois et ronces (le Morvan en été quoi) soit plus de 20 kilomètres en terrain assez accidenté et broussailleux. 
Terrain de test : forêt du Morvan

Si le sac retient bien le matériel même dans les passages de franchissements de haies/clôtures, il se ballade latéralement de façon très peu agréable, l'ajout d'une forme de ceinture serait donc à prévoir.
De plus même avec les chaussettes le confort au niveau des épaules reste très limité, les cordes ne cisaillent pas les épaules mais on sent qu'on utilise un sac bricolé. 

 
A l'aventure compagnons !
Au final une bonne méthode de portage en cas d'urgence bien que franchement peu adaptée à une utilisation sur le long terme, celle-ci se révélerait cependant possible en rajoutant quelques éléments de confort tels qu'une ceinture abdominale ou des bretelles mieux fabriquées.
En tout cas en à peine un quart d'heure on peut disposer d'un « sac » suffisant pour ranger le matériel essentiel dans le cas où le sac principal viendrait à décéder au détour d'un sentier.



samedi 5 septembre 2015

Sac à dos F2




Quand on recherche du matériel résistant voir très résistant on est souvent amené à se tourner vers le matériel militaire qui présente en plus l'avantage d'être souvent très abordable. C'est pourquoi pour compléter le Seyntex (45 litres) et la musette F2 (25 litres) avec un sac de volume supérieur je me suis retrouvé avec un sac F2 sur le dos.
Une semaine de matos hors manger.

 

 Présentation

Plus rustique que le Seyntex il se présente sous la forme d'un sac camouflé en Centre Europe (réglementaire Armée française) de 100 litres environ dont 80 pour le compartiment principal et 8 pour chacune des deux poches latérales amovibles. Il dispose également d'une armature en aluminium là où le Seyntex n'a qu'une plaque dorsale en matière plastique.
Le compartiment principal est accessible par trois ouvertures : dessus comme sur un sac normal, devant via un zip à ouverture totale dégageant une fenêtre de 30 centimètres par 30, et par dessous en ouvrant le zip de la partie inférieure. 
Ouverture frontale

Cette partie inférieure est renforcée et totalement imperméable permettant ainsi le transport d'un sac de couchage ou de vêtements, elle peut être isolée du reste de la grande poche par un rabat intérieur avec bloqueur.
Ouverture inférieure
Un rabat identique est présent sur le haut du grand compartiment de façon à pouvoir cloisonner un espace de 20 litres dans le sac. On peut donc disposer de 3 emplacements séparés, avec chacun un accès, d'un volume de 20, 40 et 20 litres de haut en bas.

Ouverture supérieure et rabat interne



En utilisant les sangles passant en bas du sac on peut le comprimer et réduire ainsi le volume du compartiment principal à « seulement » 40 litres en écrasant les deux extrémités. Dans cette configuration la hauteur du sac passe de 80 à 50 centimètres.
Mode comprimé


Le matériel peut aussi être dispersé entre les autres poches : une poche dans le rabat abritant le couvre-sac, qui de base est solidaire du sac (couper les sangles qui le retienne ne pose aucun problèmes ensuite), offre encore un peu d'espace, une poche plate sur l'avant du sac est plutôt pour le petit matériel ou les cartes vu sa faible épaisseur, enfin une petite poche de ceinture permet d'avoir à portée de main les éléments de petite taille servant souvent (boussole, briquet, portable...).
Poche et sangles supérieures

Poche avant

Poche de ceinture

La ceinture est d'ailleurs un des points fort du sac, elle est assez large et rembourrée pour répartir parfaitement la charge sur les hanches plutôt que sur le dos, elle présente une sangle pour l'accrochage de mousquetons et d'équipements en plus de la petite poche de ceinture.
Clip de ceinture

À cela il faut ajouter les deux poches externes de 8 chacune, bien qu'offrant un volume supplémentaire bienvenue ces poches ont une forte tendance à se balancer si le sac n'est pas rempli à fond les maintenant ainsi plaquées. Ce problème est dû au système d'attache qui n'est rien de plus que 4 boucles sur la poche dans lesquelles vient passer une sangle repassant dans des boucles sur le sac.
Poche amovible latérale

Système de fixation, un en bas et un en haut de chaque poche

En parlant de sangle, c'est pas ça qui manque sur le F2 : pas moins de 4 paires de sangles sont disposées sur l'avant du sac dont la paire du dessus et celle du fond qui permettent l'emport d'un tapis de sol ou d'une tente. Les deux paires restantes sont moins longues et serviraient plus à l'accrochage d'un item par sangle.
Sangles du bas avec boucles Fastex


 Test

Sur un terrain de moyenne montagne, en l’occurrence le Jura, pendant 120 kilomètres de GR correctement aménagé avec une charge allant de 18 à 13 kilos sac compris le F2 est tout à fait portable jusqu'à 20 bornes par jour sans problèmes particulier.
Le port est facilité par la ceinture ventrale bien étudiée, par les larges mousses du dos et par les poignées sur les bretelles.
En revanche cette même ceinture est si rigide qu'elle attaque un peu la peau au début (pas grave juste une couche en moins il en reste) mais passé quelques jours elle s’assouplit, arrête d'irriter et cesse de grincer à chaque mouvement. Il suffit en fait de « casser » le sac tel une paire de rangers neuve.


Conclusion

Au final on trouve chez le F2 le même défaut que chez les autres matériels du paquetage biffin standard : 4 kilos de masse à vide...
Non mais.... 4 KILOS !
Sur la fin de la rando un tiers des 13 kg portés étaient du nylon, de l'alu ou de la sangle, en comparaison un Forclaz 90 litres de chez Decathlon pèse à peine 2 kilos.
Le F2 et le Quechua ne jouant pas dans la même catégorie il convient donc avant d'acheter de considérer l'usage qui sera fait du matériel.
Pour un usage intensif en milieu difficile le F2 plus résistant sera tout indiqué tandis que le Forclaz conviendra mieux pour des marches où le matériel ne sera pas (trop) exposé.
Cependant le F2 présente aussi un énorme avantage régulièrement mis en avant sur ce blog (c'est quasi dans le titre en fait...) : il ne coûte pas grand chose !
Celui testé ici a été récupéré pour 10€ sur LeBoncoin avec 3 couvres-sacs en prime, et il en sort régulièrement à moins de 30€, 2,5 fois moins qu'un Forclaz neuf en magasin... Attention, la même règle de l'achat pour que dalle sur LBC est valable pour les sacs civils mais moins fréquemment selon mon expérience personnelle (18 mois à comparer les sacs d'occasion sur Internet).
Donc le sac F2 est comme le reste du matériel kaki : costaud, pas cher, et disponible facilement ; avantages qu'il compense par sa masse trop élevée et l'aspect militaire pas toujours apprécié par tout le monde.