vendredi 14 octobre 2016

Accrobranche : Journée type


  Dans la liste des sports à faire en forêt on trouve bien évidemment la randonnée mais, si on lève un peu les yeux au ciel, l'accrobranche. C'est pour ça que j'ai postulé dans plusieurs accrobranches autour de chez moi pour finalement être recruté comme opérateur de parcours acrobatiques en hauteur, la désignation complète du poste.
Ce poste requiert, outre une forme physique parfaite et quelques notions en escalade et bricolage, une qualification professionnelle : le CQP OPAH ainsi qu'un diplôme de premiers secours.

  Après trois jours de formation théorique où l'on apprend les procédures de sécurité, d'accueil et d'évacuation on est autorisé à passer au stage pratique : 120 heures de travail dans un parc avec un responsable chargé de vérifier qu'aucun client n'ait d'accident dû au stagiaire.

  À travers une série d'articles je vais tenter de vous présenter les « coulisses » d'un parc accrobranche et ce qui se passe pendant que vous évoluez tranquillement (ou pas) à des altitudes pas particulièrement naturelles. On commencera par la journée type dans un parc.

  Pour ceux qui se demanderaient de quel parc il s'agit je me contenterai de dire qu'il est proche de Paris et que le personnel est toujours habillé en orange vif. 


9h : Arrivée des deux premiers opérateurs.

 L'un est chargé de vérifier les réservations et la météo du jour et de sortir le nombre adéquat de baudriers (dans le cas du parc où j'étais il y en avait deux types : adultes qu'on pouvait dont on peut décrocher les mousquetons un par un, et enfant où un mousqueton fixe avance le long d'un câble). Il va ensuite ouvrir la buvette, installer les tables et chaises, faire l'entretien de la terrasse et des toilettes et contrôler le contenu des sacs de secours (le contenu en sera décrit dans l'article suivant).
  Le deuxième opérateur part lui en forêt pour ouvrir les parcours. Il les vérifie intégralement depuis le sol ou directement dessus si il a le temps et contrôle qu'aucun dommages n'aient été fait dessus pendant la nuit (planches branlantes, branches tombées, vandalisme...), il installe également les dispositifs de secours sur certains ateliers. En rentrant à l'accueil il remplit une partie du REQ (Rapport d'Exploitation Quotidien) qui consigne entre autres l'état des parcours, la maintenance effectuée ou à effectuer et les incidents de la journée.



10h : Ouverture du Parc

  Le manager et le responsable de la caisse étant arrivés l'accueil des clients peut commencer.
Les départs ont lieu toutes les demies heures, les premiers clients partent donc à 10h30. Entre temps les deux opérateurs équipent les clients et leur font passer le petit parcours d'initiation. 
 

10h30 : Premiers départs, arrivées de deux opérateurs supplémentaires

  Les troisièmes et quatrièmes opérateurs arrivent, cela permet d'en affecter un à la surveillance des parcours, un au parcours test et deux à l'équipement. Tous sont reliés par radios entre eux et à l'accueil.
  L'opérateur à l'initiation étant le long des parcours il dispose d'un sac d'intervention pour pouvoir épauler l'unique opérateur de surveillance si celui ci est débordé, en général la matinée est assez calme et une seule personne, parfois à vélo, suffit pour tout gérer.
  Si il n'y a personne à équiper l'un des deux opérateurs de l'équipement part soit renforcer la surveillance soit va faire la maintenance ne nécessitant pas la fermeture d'un parcours.

6 Parcours plus une initiation sur 10 hectares

11h30-12h : Arrivée d'un cinquième opérateur

  Le nouvel opérateur remplace un des premiers arrivés pour qu'il puisse aller déjeuner, tous doivent avoir fini de déjeuner en se relayant avant le coup de feu de 14h-15h.
13h : Arrivée du sixième opérateur.
  L'équipe est alors au complet avec un responsable polyvalent, une personne en caisse pas forcément titulaire CQP OPAH, et 6 opérateurs. Ceux-ci se répartissent entre l'équipement (2), la surveillance (2, dont un à vélo) et l'initiation (2, un par type d'équipement). 
 

14h-15h30 : pic de fréquentation

  Durant cette période les créneaux de départs sont pleins soit 60 personnes à accueillir, équiper, initier et ventiler sur les parcours chaque 30 minutes de façon à éviter au maximum les bouchons sur les parcours. Il faut pour cela informer les clients de la difficulté des parcours mais aussi évaluer leur capacité à le faire. Typiquement le groupe d'ados qui veut directement foncer sur le parcours Noir (composé quasi exclusivement d'ateliers tirant dans les bras) sera gentiment redirigé vers un Bleu ou Vert+.
Mouflage, permet de soulever facilement quelqu'un de coincé


16h : Pauses

  Les opérateurs peuvent tourner pour prendre une pause, un ou deux à la fois selon l'affluence.


18h : Départ des deux premiers opérateurs

  A ce stade de la journée il n'y a plus personne à initier, ceux qui sont à l'équipement desserrent et rangent les baudriers et commencent à ranger la terrasse. Il reste toujours un ou deux opérateurs en forêt chargés de la surveillance ou de la maintenance.


18h30 : fermetures des parcours

  Les pancartes « fermé » sont posées sur les parcours interdisant les départs.


18h45 : Début de fermeture

  Les derniers clients sont priés de descendre, si ils sont trop loin d'une sortie ils seront descendus (pas au fusil de chasse non) avec le matériel d'intervention. Les cordes et poulies d'évacuation des mouflages sont rangées pour la nuit


19h : Fermeture du parc

  Il n'y a normalement plus aucun client dans le parc, les baudriers étant comptés on peut savoir en permanence le nombre de clients dans le parc, en fin de journée on recompte tout pour être sûr de n'oublier personne dedans. On refait également une ronde à vélo pour revérifier.


19h15 : Départ du personnel/Début de l'apéro de fin de travail.

  Tout le monde rentre à la maison (ou alors un verre entre collègues ça dépend des jours).

  L'article suivant portera sur le matériel utilisé : baudriers, descendeurs et outils.